Côtes d'Armor : que sont ces étranges draps éclairés la nuit ?

Ces draps blancs éclairés au dessus de la plage de Bréhec (Côtes-d'Armor) en ont intrigué plus d'un. Il s'agit d'un inventaire des papillons de nuit. Explications.

Un dispositif étrange qui vous a peut-être intrigué lorsque vous reveniez de 
 
 Bréhec le soir
Un dispositif étrange qui vous a peut-être intrigué lorsque vous reveniez de Bréhec (Côtes-d’Armor) l’un de ces soirs d’été, voire même d’automne. Il s’agit d’une installation destinée à attirer les insectes pour les inventorier. ©La Presse d’Armor
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Un dispositif étrange, une sorte de drap éclairé, vous a peut-être intrigué lorsque vous reveniez de Bréhec, sur la commune de Plouézec (Côtes-d’Armor), un soir d’été ou d’automne.

Il s’git d’une installation de Bertrand Deboize qui est destinée à attirer les insectes.

L’entomologiste amateur inventorie à l’aide de son procédé nocturne des familles de papillons de nuit ou Hétérocères.

Agonopterix, Bucculatrix, Microptérix,Tortix ne sont pas les personnages d’une BD très connue mais des familles de papillons de nuit ou Hétérocères que cet entomologiste comptabilise à l’aide de son procédé nocturne.

Entomologiste amateur depuis mon enfance, je crois que j’ai toujours été attiré par les insectes.

Bertrand Deboize

L’étude et la protection de la biodiversité

Ce nouvel habitant de Plouézec est à la retraite depuis le début de 2022, après toute une carrière d’électrotechnicien dans les ascenseurs.

Ce passionné est membre de deux associations qui ont pour objet commun l’étude et la protection de la biodiversité: l’une, Bretagne Vivante très connue localement, l’autre le Gretia (groupement d’étude des invertébrés armoricains) qui regroupe des entomologistes de Basse Normandie, Bretagne et Pays de Loire.

Ils réalisent des inventaires pour les conseils généraux, communautés de communes…

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Nos observations ont pour but de localiser certaines espèces nécessitant des conditions de vie particulières afin de mettre en place des programmes de gestion.

Si les invertébrés vous intéressent…

Le GRoupement d’ETude des Invertébrés Armoricains dispose d’une antenne régionale à Rennes. Il a pour objectifs de rassembler- former toute personne intéressée par les invertébrés, de promouvoir et développer des études à ce sujet vers la préservation de la biodiversité. C’est une interface qui offre l’opportunité aux bénévoles porteurs de projets et aux partenaires publics de s’enrichir mutuellement.
Gretia Rennes: campus de Beaulieu Bât 25, 1er étage 35042 Rennes Cedex
02 23 23 51 14 / [email protected]

Les populations d’insectes sont en chute libre

La France métropolitaine compte plus de 1600 espèces de macro-hétérocères et probablement plus de 2000 de micro-hétérocères; certains sont aussi colorés que les papillons diurnes, d’autres migrent, comme nous, en fonction du changement climatique.

En effet, si certaines espèces nordiques risquent de quitter la France, d’autres traversent les Alpes, les Pyrénées…

L’entomologiste amateur fait le constat que les variations du nombre d’espèces ne semblent pas si importantes, mais qu’en revanche les populations (nombre d’insectes) sont en chute libre.

Pour lui, l’idée est  » de mettre en place les conditions  » favorisant une éventuelle augmentation des populations ainsi que la protection de biotopes spécifiques pour le maintien de certaines espèces.

Car en sauvegardant un biotope pour une espèce, on préserve toute la biodiversité du site. 

Des corridors écologiques

L’Office français de la biodiversité s’attache à la préservation de ces réservoirs de biodiversité, dans lesquels les espèces peuvent assurer tout ou partie de leur cycle de vie et de leurs connexions. On les appelle les corridors écologiques. 

C’est ainsi que des couloirs verts (de végétation), bleus (aquatiques) et noirs (sans éclairage public) sont mis en place par certaines collectivités, telle Rostrenen.

La gestion raisonnée des bords de route en laissant l’espace suivre son cycle naturel avant la fauche est aussi un atout, qui bien pensé, n’empêche pas le cheminement des usagers.

Des usagers qui peuvent être eux-mêmes acteurs dans leur jardin en créant un « refuge de biodiversité », voire en constituant un réseau de jardins-refuges et en bénéficiant de conseils mutuels et de l’encadrement de la municipalité comme à Saint-Lunaire.

Dans mon jardin, on doit probablement pouvoir observer au moins 500 espèces.

Bertrand Debroize
Bertrand Debroize peut observer plus de 500 espèces dans son jardin plouézécain à 3 niveaux
Bertrand Debroize peut observer plus de 500 espèces d’Hétérocères dans son jardin de Plouézec (Côtes-d’Armor) « à 3 niveaux » de fauchage. ©La Presse d’Armor

Le passionné de nature conseille d’organiser son jardin à trois niveaux :

  • avec au premier plan des petites fleurs spontanées, tondues après leur  floraison,
  • au deuxième plan, une partie plus haute fauchée en début de printemps
  • et ensuite vers le verger, un espace laissé libre avec juste une fauche annuelle.

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