"Il nous pique", "il est partout" : le vrai du faux sur le tigre du chêne, qui envahit la Gironde

La punaise réticulée, petit insecte qui se nourrit de la sève des chênes, est de plus en plus abondante en Gironde. On fait le point sur son impact avec un entomologue.

La punaise réticulée, aussi appelée tigre du chêne, ne mesure pas plus de trois millimètres.
La punaise réticulée, aussi appelée tigre du chêne, ne mesure pas plus de trois millimètres. (©Wikimedia commons)
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Elle ne mesure pas plus de 3 millimètres, mais fait beaucoup parler d’elle. La punaise réticulée, surnommée le tigre du chêne, devient de plus en plus abondante en Gironde. Arrivé vers 2019 dans le département, l’insecte originaire d’Amérique du nord est déjà connu de nos voisins européens. 

Alors que fait-il en Gironde et quel est son impact sur l’homme et la flore ? L’entomologue Hervé Thomas, de la Société linnéenne de Bordeaux (société d’histoire naturelle la plus ancienne de France), répond à actu Bordeaux

Un insecte abondant, mais inoffensif

La punaise réticulée, de son nom scientifique Corythucha arcuata, est inoffensive pour l’Homme. Elle ne s’intéresse qu’aux chênes, d’où son surnom. Cet insecte fait son cycle sur leurs feuilles, dont elle « pique les canaux » pour en prélever la sève.

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Importée en Europe au début des années 2000, « probablement par l’homme », la minuscule punaise s’était déjà installée dans la région toulousaine avant d’arriver en Gironde.

« Elle est arrivée très vite et abondamment, explique Hervé Thomas, et en même temps il y a beaucoup de chênes ici. » Elle est d’ailleurs plus abondante que son cousin, le tigre des platanes, arrivé en France il y a quelques années. 

De quoi surprendre les Bordelais, qui ont eu la vive impression cet été d’être « envahis par ces bestioles ». Les punaises réticulées étaient pourtant déjà bien présentes l’année précédente, mais leur abondance était « peut-être moins médiatisée », souligne l’entomologue. 

Non, le tigre du chêne ne pique pas

« Savez-vous ce que c’est ? », poste une internaute sur Facebook. « C’est un genre de minuscule papillon transparent avec des points noirs dessus mais qui pique et on en a tous les jours ! Ça fait des piqûres et ça démange pendant trois minutes. Une horreur en plus des moustiques. »

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Là-dessus, Hervé Thomas est pourtant formel : « Ces insectes chatouillent mais ne piquent pas, jamais. Ils ne sont pas capables de percer la peau humaine ! »

Inutile de tenter de s’en débarrasser

Les punaises réticulées ne sont malheureusement pas là temporairement. « On les voit pas mal en début d’été car les larves se développent pendant le printemps », étant donné que la période de ponte est en hiver. Elles risquent tout de même « de faire un second cycle par la suite », ce qui les rend particulièrement abondantes « de mai ou juin, jusqu’à l’automne ». 

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Concernant les conséquences de leur présence, elles affaiblissent bel et bien les chênes « mais il ne faut pas exagérer leur impact », rassure l’entomologue.

« Il y aura des conséquences esthétiques, les feuilles vont jaunir un peu et quelques unes tomberont mais ça ne fera pas mourir les arbres. » Tant que la punaise ne transporte pas de parasite, donc, il n’y a pas grand chose à craindre.

Cela n’empêche pas les Girondins, gênés par leur présence, d’espérer pouvoir s’en débarrasser. Là aussi, Hervé Thomas est catégorique : « Ca ne sert à rien d’essayer de les éliminer, il n’y a rien à faire et ce serait une énorme erreur de pulvériser les chênes aux pesticides. »

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