Jérôme Beyaert, ornithologue en Nouvelle-Aquitaine, nous éclaire sur les lieux en Sud-Gironde et en Lot-et-Garonne où l’on peut observer les grues cendrées, oiseaux migrateurs, qui passent souvent sur ce territoire entre début novembre et fin février.
Quels sont les grands sites d’hivernage de la grue cendrée sur notre territoire ?
Quand l’hivernage a commencé, il y avait beaucoup moins d’oiseaux et le spot était surtout à Captieux. Là où les bergers, sur échasses, surveillaient leurs troupeaux de moutons, certaines grues nichaient même à Captieux au début du XXe siècle.
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Le dortoir d’Arjuzanx, dans les Landes, n’existait pas encore, c’était le site d’extraction de lignite le plus important de France. Aujourd’hui, donc, il y a deux grands « hôtels » pour les grues : c’est le « camp du Poteau » (champ de tir et polygone d’essai, CTPE) à Captieux et la réserve naturelle d’Arjuzanx, avec aussi plein de « maisons d’hôtes » autour, des dortoirs secondaires comme Luglon, vers les marais du Pays d’Albret, ou encore Cousseau, au Nord de la Gironde.
Pourquoi Captieux, qu’est-ce qui leur plaît ici ?
Le camp militaire à Captieux (Gironde), c’est un lieu qu’elles apprécient car elles y sont au calme, elles ont de quoi manger autour et c’est marécageux (elles dorment debout, en groupe, les pieds dans l’eau). Historiquement, le plateau landais est connu dans la tête de l’oiseau, parce que c’est une halte avant les Pyrénées.
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Gilo, le rendez-vous des amoureux de la nature, est un cahier spécial de quatre pages publié une fois par mois, chaque premier jeudi du mois, dans les éditions papiers des journaux Le Républicain Lot-et-Garonne (47) et du Républicain Sud-Gironde (33) (ou en édition numérique ici : https://cutt.ly/pKtqX7i). D’autres articles, vidéos et photos sont aussi à découvrir gratuitement sur Facebook : @Gilonature et Instagram : @gilonature. N’hésitez pas à suivre Gilo Nature !
On est à 129 mètres en altitude. On est sur ce que l’on appelle le « plateau landais », entre Sabres, Bourideys, Arjuzanx, Morcenx, où on cumule entre 100 et 130 mètres de haut.
C’est la première grosse barrière géographique à franchir pour les grues qui vont en Espagne, donc elles font une pause ici, soit pour reprendre des forces, ou alors, si la météo n’est pas bonne, pour attendre une fenêtre plus favorable.
Y a-t-il aussi des lieux précis où les observer en Lot-et-Garonne ?
En Lot-et-Garonne, elle passe aussi, mais comme le couloir de migration des grues est large, en fonction des vents, la trajectoire peut changer : en gros, de la façade atlantique jusqu’au massif central. La moitié de la France quoi, environ 500 km et c’est ce qui fait que d’une année sur l’autre, ça peut être hyper aléatoire.
On peut donc en voir passer dans le 47, mais aussi en Dordogne…
En revanche, autant en Gironde, il y a des lieux-dortoirs où elles se regroupent, autant ailleurs, elles ne feront que passer, comme en cas de vents d’Ouest, où elles passeront plus à l’intérieur des terres, en Lot-et-Garonne par exemple.
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