Bien connues pour leur beauté sauvage et leurs panoramas stupéfiants, nos plages de galets cachent bien des mystères sous leurs pierres. Au-delà de la splendeur visible de la plage de Dieppe (Seine-Maritime), une question se pose : y a-t-il de la vie sous les galets ?
Un écosystème insoupçonné
Les réponses des experts révèlent un écosystème insoupçonné. Du côté de l’Estran-Cité de la mer à Dieppe, on souligne : « À l’œil nu, on peine à discerner une quelconque activité, mais on pense à des vers et des puces de mer qui pourraient trouver refuge sous ces amas de pierres, parvenant même jusqu’à la laisse de mer ».
Un peu de sable tout de même
Pierre Weill, docteur en sédimentologie et spécialiste du littoral normand, a tenu à apporter quelques précisions. Il affirme que la vie ne se limite pas à la surface. Même les plages galetées renferment du sable dans leurs interstices, abritant ainsi de petits crustacés et des vers.
Il mentionne également des spécimens végétaux, tels que le chou marin (chourbe ou crambe maritima), qui pourraient prospérer sur ces plages et jouer un rôle crucial en retenant le sable transporté par le vent. Les investigations se poursuivent.
Un habitat mobile
Jean-Philippe Pezy, chargé de recherche au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique, explique de son côté qu’« il s’agit d’un habitat qui est très mobile, ne permettant pas l’installation de manière durable de communauté de flore et de faune ».
« Les marées favorisent en effet le déplacement de ces cordons de galets suite à la dérive littorale. Une tempête aura également un effet important sur le déplacement de ces galets. Certaines espèces d’oiseaux, telles que le gravelot, peuvent nidifier dans la partie haute des galets qui ne bouge pas. »
L’importance des laisses de mer
Jean-Philippe Pezy confirme néanmoins l’importance des laisses de mer, un écosystème particulier associé à ces formations rocheuses.
Pour ceux qui n’habiteraient pas sur le littoral, la laisse de mer, c’est ce que la mer laisse sur la plage après une marée haute. Elle contient des débris d’origine naturelle – algues, coquillages, bois, restes d’animaux… – mais aussi des déchets d’origine humaine.
Certains oiseaux recherchent leurs nourritures dans cet écosystème présent au niveau des galets. Malgré ces témoignages, aucune certitude ne demeure, alors il ne vous reste plus qu’à prendre votre pelle et creuser pour peut-être trouver un signe de vie.
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