🗞 Jeudredi 02/03 - Saga Africa, Ambiance Secousse, et Désinformation.
ON LANCE NOTRE COMPTE INSTAGRAM - ABONNEZ-VOUS 📣
Bienvenue dans cette nouvelle édition de Jeudredi : un condensé des actualités de la semaine et une sélection de notre contenu favori, avec des analyses et des liens pour vous aider à aller plus loin !
N’hésitez pas à commenter et à nous faire part de vos retours ! Et si ça vous plaît, likez et partagez !
Bonne lecture.
Cette semaine dans Jeudredi :
🌍 La tournée Africaine d’Emmanuel Macron
⚡️ L’hydrogène vert et la bataille pour le nucléaire
😷 Est-ce que les masques réduisent la propagation du Covid ?
Temps de lecture : 9 minutes
Ce dont tout le monde parle
👉 Notre nouveau compte Instagram — @its_common_knowledge 👈
🗞 Revue de presse
🇫🇷 Bonnes nouvelles. (1) Business France rapporte que les décisions d'investissement en France des entreprises étrangères ont progressé de 7 % l'année dernière. Ces nouveaux projets ont permis de créer ou de maintenir près de 59.000 emplois dans le pays. (2) Atout France annonce que les recettes du tourisme international dans l'Hexagone ont atteint un record historique en 2022 (€58bn, 2% au-dessus du niveau pré-Covid malgré l’absence des touristes chinois). (3) La France conserve la première place du classement Equileap en matière d'égalité homme-femme dans les grandes entreprises de 23 pays (mais on est toujours loin de la parité). Rien à dire, c’est positif et on s’en réjouit.
🇺🇦 Bougies. Vendredi dernier marquait le 1er anniversaire du début de la guerre en Ukraine. À cette occasion, Le Figaro retrace, en cartes animées et commentées, une année de combats. C’est intéressant et très bien fait. À noter que le même jour, la Chine publiait un document détaillant la position de Pékin dans la guerre en Ukraine (où rien de très concret n’est exposé), tandis que l’hebdomadaire Der Spiegel faisait des révélations selon lesquelles “la Chine serait en train de négocier avec la Russie pour lui fournir des drones kamikazes” (dans la lignée des accusations américaines d’il y a deux semaines, démenties par la Chine).
🇬🇧 Brexit. Le Royaume-Uni et l’Union Européenne ont déclaré lundi avoir trouvé un accord sur la frontière nord-irlandaise et la circulation des marchandises entre l'Irlande du Nord (qui appartient au UK) et l'Irlande (membre de l'UE). Cela faisait 6 ans que le système en place était source de tension. Une victoire qui serait bienvenue après des mois de crises économiques, politiques, et sociales.
📱 Nouvelle trend. Au cours des deux dernières semaines, la Commission européenne, le Conseil européen, le gouvernement canadien, la Maison Blanche et le Parlement européen ont demandé à leur personnel de ne plus utiliser TikTok. Une réflexion sur le sujet serait en cours en France, et un projet de loi visant à interdire totalement l’application aux États-Unis a également franchi une étape-clé au Congrès cette semaine. Pour l’auteur du texte américain : ”Toute personne ayant téléchargé TikTok sur son appareil a offert au Parti communiste chinois une porte dérobée vers toutes ses informations personnelles”. Heureusement que ce n’est pas le cas avec GAFA.
😕 Le rapport de la semaine. 2,4 millions de personnes ont eu recours à l'aide alimentaire en 2022, un chiffre multiplié par 3 depuis 2011. Une situation qui risque de ne pas s'arranger avec l'inflation alimentaire dont tout le monde parle.
🌍 Politique
Saga Africa : La tournée Africaine d’Emmanuel Macron
Cette semaine, le président français est en tournée en Afrique Centrale : Gabon, Angola, Congo-Brazzaville et République démocratique du Congo. Un voyage “crucial” au regard des difficultés françaises récentes sur le continent.
On fait le point.
Pourquoi cette tournée ?
C’est une tradition des présidents français en début de mandat. Ils prononcent généralement un discours exposant leur stratégie africaine, puis effectuent un voyage en Afrique.
Mais cette tournée intervient alors, qu’en toile de fond, l'influence française en Afrique est de plus en plus contestée par la Russie et la Chine : retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso, où progresse la Russie, et déclassement de la France dans les échanges commerciaux africains, au profit de la Chine.
Ouvrir une nouvelle séquence dans les relations entre la France et l’Afrique en renouant avec l'opinion publique du continent est donc jugé indispensable. C’est pour beaucoup l’objectif principal de ce voyage.
Quelle stratégie annoncée ?
Lors de son discours, Emmanuel Macron a dessiné les contours d’un nouveau type de coopération militaire et économique : un “nouveau partenariat”, basé sur “une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable”. Cela se traduira par une réduction de la présence militaire française sur le continent au profit d’une “africanisation” des grandes bases, et par le passage d’une logique d’aide au développement à une logique d’investissement.
Une coopération que Macron oppose à la logique “prédatrice” des concurrents de la France (rappelez-vous la stratégie du Groupe Wagner de prédation de ressources), et qui verra l’Hexagone faire preuve “d'humilité" et de "responsabilité”. Le président dénonce notamment l’orgueil des entreprises et administrations françaises qui ont tendance à se considérer de facto favorites malgré l’intensification de la compétition sur le continent, et qui ne jouent pas “en équipe”.
Enfin, dans la lignée du discours de 2017, Macron avait pour objectif de tourner la page avec le passé colonial et avec la Françafrique, en déclarant que “l’Afrique n’est pas un pré carré” (une région sur laquelle un État revendique l’exercice d’une influence exclusive). Le président s’est montré décomplexé en parlant clairement “d’intérêts Francais” à défendre sur le continent.
Quels enjeux dans chaque pays ?
La tournée sera rythmée par des questions qui concernent le continent africain : (lutte contre le changement climatique, protection des forêts, sécurité alimentaire, les échanges et les partenariats économiques). Mais en marge de ces questions, l’Elysée a fait part d’objectifs plus profonds :
“Corriger un sentiment d’abandon ou de négligence” au Gabon et au Congo-Brazzaville, deux ex-colonies où Macron ne s'était pas rendu durant son premier quinquennat.
Développer les liens de la France avec l'Afrique lusophone en Angola (ex-colonie portugaise).
Renforcer le partenariat avec la RDC, ex-colonie belge et plus grand pays francophone du monde.
Des objectifs qu’il faut analyser à la lumière d’enjeux économiques :
Le Gabon et le Congo-Brazzaville sont des pays pétroliers (Total y est notamment implanté) qui ont gardé des liens économiques très importants avec l’Hexagone (qui est le 1er et 2ème fournisseur des pays respectifs).
L’Angola est un pays riche en ressources (agricoles, minières, hydrocarbures), et Total y est l’un des premiers opérateurs pétroliers.
La RDC est un pays extrêmement stratégique pour ses ressources minières : son sol est si riche qu’on le qualifie de “scandale géologique”. Il est le 1er producteur mondial de cobalt, un métal crucial dans la transition énergétique (que l’on retrouve notamment dans les batteries de voitures électriques, qui sont au cœur de la stratégie net zéro Européenne).
À noter que le Gabon, le Congo-Brazzaville et l’Angola se sont abstenus jeudi dernier, lors du vote d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU exigeant le retrait russe d'Ukraine, ce qui ajoute une dimension politique à ces déplacements.
Quel accueil en Afrique ?
Selon les observateurs africains, si les éléments de langage employés par Macron changent, rien ne garantit que le fond suivra. La promesse de la fin d’un certain “paternalisme” ou d’une “condescendance” est appréciée, mais seuls les actes seront considérés.
Par ailleurs, les Africains semblent sceptiques quant à un vrai changement français. On reproche notamment à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires, notamment au Gabon et au Congo-Brazzaville, dont les présidents respectifs - Ali Bongo et Denis Sassou-Nguesso - sont très critiqués pour leur pouvoir autoritaire (on parle même de “dictature pétrolière”). Une crédibilité également entachée par le choix du Gabon pour la tournée française, ce pays étant considéré comme l’un des symboles ultimes de la Françafrique.
💡 La "Françafrique" décrit la diplomatie de l'ombre entre la France et ses anciennes colonies africaines, centrée autour d'un système politico-financier opaque et corrompu. Ce terme dénonce un système d'ingérence française dans ses anciennes colonies africaines, dont l'objectif est le maintien au pouvoir d'une élite favorable aux intérêts français, et s'organisant autour de réseaux occultes et de systèmes de corruption.
💡 Pourquoi on vous partage ça
Parce que c’est dans la lignée des événements dont nous vous parlons depuis le début de l’année (retrait forcé des troupes françaises du Burkina Faso, avancée du groupe Wagner).
Des événements qui traduisent un phénomène très important : le retour de l’Afrique comme région géostratégique essentielle, de par ses ressources naturelles (métaux, hydrocarbures, sols, etc.), son poids diplomatique au sein des organisations internationales (important dans un contexte de guerre froide), et sa démographie (d’ici 2050, un habitant sur quatre dans le monde sera africain).
Et, bien évidemment, les règles et les acteurs ont changé depuis l’époque coloniale. Selon nous, le succès de la politique française en Afrique (un élément essentiel pour Macron) dépendra en grande partie de la manière dont la France parvient à intégrer ces nouvelles règles et ces nouveaux acteurs.
Si le discours du président reflète une volonté de composer avec ce nouvel environnement, son efficacité reste à démontrer.
📚 Pour aller plus loin
⚡️ Économie
Ambiance secousse : L’hydrogène vert et la bataille pour le nucléaire
Le torchon continue de brûler entre Paris et Berlin (on vient de découvrir l’expression et on aime bien) et, cette fois-ci, c’est au sujet de l’hydrogène.
On vous explique.
L’hydrogène se trouve au centre de la transition énergétique européenne. D’ici 2030, 40 % de l’énergie consommée dans en UE devra être issue de sources renouvelables (22% aujourd’hui). Atteindre un tel niveau nécessite le développement (et potentiellement l’importation) massif d’hydrogène produit à partir de sources renouvelables (“hydrogène vert”), notamment pour un usage industriel. Mécaniquement, le futur marché de l’hydrogène vert promet d’être extrêmement juteux.
Pour atteindre cet objectif, l’UE compte subventionner le secteur. L’hydrogène produit à partir de sources renouvelables étant plus cher que l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles (charbon, gaz), les industriels ont besoin du soutien de l’UE (via des subventions) afin que le développement des projets soit économiquement viable.
Le problème, c’est que la France et l’Allemagne ne sont pas d’accord sur l’inclusion de l’hydrogène produit à partir d’énergie nucléaire pour atteindre ces objectifs. L’énergie nucléaire est largement décarbonée mais techniquement non renouvelable. Ainsi, l’hydrogène d’origine nucléaire (ou “hydrogène rose”) n’est pas comptabilisé dans les objectifs de décarbonation de l’UE et ne peut donc pas bénéficier, aujourd’hui, des subventions de l’UE.
La France (qui dispose d’un très grand parc nucléaire) aimerait bien que cela change, tandis que l’Allemagne (qui dispose d’un très grand parc renouvelable et qui n’est pas fan du nucléaire) s’oppose à cette décision.
Pour faire pression sur l’Allemagne, la France a lancé cette semaine une “alliance du nucléaire en Europe”, qui réunit 10 autres pays favorables au développement de l’atome autour de groupes de travail pour une collaboration et un développement accru.
Affaire à suivre, donc.
💡 Pourquoi on vous partage ça
Premièrement, parce que la rivalité franco-allemande est digne des meilleures telenovelas – et on ne s’en lasse pas.
Deuxièmement parce que la décision d’accepter où non l’hydrogène bas carbone peut avoir un impact très important sur l’économie Française, qui semble de plus en plus miser sur le nucléaire. Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique), a demandé cette semaine aux industriels français s’ils pouvaient aller au-delà des 14 nouveaux réacteurs ambitionnés d’ici 2050.
🎞 Culture
Surprise de Brad Pitt, activisme écologique, hommage à David Fincher, triomphe de La Nuit du 12… Le Figaro revient sur une nuit des César riche en surprises.
Ce que l’on retient : La filmographie de David Fincher, tout simplement démente.
Ce dont personne ne parle
😷 Désinformation : est-ce que les masques réduisent la propagation du Covid ?
La semaine dernière, le New York Times a publié un article intitulé “The Mask Mandates Did Nothing. Will Any Lessons Be Learned ?”. Cet article relate le constat suivant : Il n'y a tout simplement aucune preuve que les masques aident à réduire la propagation des maladies respiratoires.
Une phrase prononcée par Tom Jefferson, épidémiologiste à l’Université d'Oxford, qui s’appuie sur “l’étude la plus approfondie et complète sur l'efficacité des masques pour réduire la propagation des maladies respiratoires”, dont il est l’auteur principal.
Le texte que nous vous partageons ci-dessus présente un examen approfondi et nuancé de l’étude et des affirmations de l’épidémiologiste.
Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que cet examen révèle bien des surprises.
💡 Pourquoi on vous partage ça
Parce que si vous lisez le texte, vous vous apercevrez que la construction de l’étude, ses résultats, et donc la déclaration de Jefferson, sont extrêmement discutables (i.e. il semblerait que - si ! - les masques contribuent bel et bien à réduire la propagation des maladies respiratoires).
Et on ne peut qu’applaudir le travail d’investigation réalisé par l’auteur, ainsi que la nuance et la neutralité (apparente) de son analyse.
Cette enquête illustre parfaitement (i) que les études statistiques méritent souvent d’être observées de plus près, et (ii) à quel point l’information à laquelle nous sommes confrontés peut être truffée d’erreurs et de biais (même lorsqu’elle est relatée par de grands médias). Nous pensons qu’apprendre à se prémunir contre ça est essentiel si l’on veut construire une vision du monde moins en proie à la désinformation.
Notre recommandation : questionner, chercher à comprendre les biais, et confronter l’information aux avis opposés. Cette étude le fait parfaitement, et on vous invite à la consulter.
Se coucher la tête dans le ciel
📷 La photo de la semaine
Phénomène rarissime, des aurores boréales ont été observées deux soirs de suite dans le ciel français (et anglais).
Mathieu Rivrin a immortalisé cette scène incroyable lundi soir au Mont-Saint-Michel.
🎤 La musique de la semaine
Forcément.
Théorie des jeux 🎲
La semaine dernière, 24% d'entre vous ont dit être prêts à sélectionner l’embryon de leur futur enfant s’ils étaient assurés que celui-ci serait plus intelligent.
Du coup, on est curieux de savoir ce que les 76% restants pensent de ça ⤵️
C’est tout pour cette semaine. Si cela vous a plu, liker et partagez :
Et si ce n’est pas déjà fait, abonnez-vous !