Vous visualisez une version traduite automatiquement de notre site. Certaines traductions peuvent contenir des erreurs et la version française du site fait foi. Nous vous remercions de votre indulgence et vous souhaitons une bonne visite.
La réponse a été mise à jour le 30 août 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Pour commencer voici une définition simple des « diseurs de bonne aventure » qui nous vient du CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales) : « Qui fait comme profession de prédire l'avenir. ».
L’encyclopédie Britannica donne une définition du « Fortune-telling » soit « dire la bonne aventure » et nous livre au même temps l’histoire de ces pratiques divinatoires. Voici le contenu de cet article traduit en français (traduction avec Deepl.com) :
La cartomancie, la prévision d'événements futurs ou la définition du caractère par des méthodes qui ne sont pas habituellement considérées comme ayant une base rationnelle. Des preuves indiquent que des formes de cartomancie étaient pratiquées dans la Chine, l'Égypte, la Chaldée et la Babylonie antiques dès 4 000 ans avant notre ère. Les rêves prophétiques et les paroles oraculaires jouaient un rôle important dans la religion et la médecine anciennes.
La suite de l’article nous indique les supports de ces pratiques de divination (toujours traduit de l'anglais) :
Les méthodes prédictives de la cartomancie comprennent l'astrologie (interprétation des mouvements des corps célestes comme influence sur les événements terrestres), la numérologie et l'utilisation d'objets tels que les cartes à jouer, les feuilles de thé, les boules de cristal, les dés, le feu, l'eau et le sel dispersé. La voyance en tant que processus d'analyse du caractère peut prendre des formes telles que la graphologie. (étude de l'écriture), la physiognomonie (étude des caractéristiques du visage), la phrénologie (étude des contours du crâne) et la chiromancie (étude des lignes de la paume de la main).
Les tsiganes et la pratique de la voyance sont mis en corrélation comme nous l’indique l'article intitulé La science curieuse des Bohémiens et des Tsiganes face à l’Europe savante écrit par Yann Rodier dans l'Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe. Le résumé nous donne certains repères historiques des personnes tsiganes « diseuses de bonne aventure » :
« L’identité flottante des Tsiganes se construit peu à peu, à partir de leur arrivée en Europe occidentale au XVe siècle. Malgré une fascination certaine, ils sont considérés comme des professionnels du nomadisme, du vol, du vagabondage et de la tromperie, au point qu’un arsenal législatif de plus en plus répressif est mis en place pour disloquer leurs groupes. La figure de la diseuse de bonne aventure incarne en partie les préjugés et les stéréotypes qui ont nourri l’imaginaire européen jusqu’à nos jours à l’égard des Tsiganes. La culture réprouvée de leur science curieuse, la chiromancie, est pourtant assimilée par l’Europe savante. Le succès des traités de physiognomonie et de chiromancie s’inspire du "savoir égyptien" apporté par les Tsiganes en Europe. À la science curieuse, populaire et orale de la chiromancie des Bohémiennes, s’oppose la chiromancie savante des lettrés. En ce sens, la culture tsigane influence et intègre la culture de l’Europe savante. […] La pratique de la chiromancie par les "diseuses de bonne aventure" alimente les interrogations. Associée depuis le début du XVe siècle à l’Égypte, rappelant les pratiques hermétiques décrite par les humanistes, elle leur confère une identité égyptienne. […] En France, les édits criminels de juillet 1682 comprennent les Bohémiens parmi les "faux devins" et les "faux sorciers". Le crime de sorcellerie étant lui-même aboli, l’État condamne la divination comme une fraude et une imposture. […] Le rejet de la divination bohémienne par les savants au profit d’une pratique scientifique, ainsi que la répression exercée par les États monarchiques contre cette population font oublier son influence sur la culture, les arts et l’histoire de l’Europe moderne. »
La figure de la « bohémienne » qui est largement repris par la littérature, comme en témoigne l'article intitulé L'investissement du thème tzigane dans la culture de l'Europe d’Emmanuel Filhol, paru dans la revue Lignes en 2011. Cet extrait nous donne à connaître l’image qu’on se faisait de ces femmes :
« Dans l’Encyclopédie, véritable machine de guerre contre les préjugés, Diderot ne cherche guère à faire usage d’esprit critique quand il s’agit des Bohémiens, même si son commentaire renferme, non sans ironie, une part d’appréciation positive : "C’est ainsi qu’on nomme des vagabonds qui font profession de dire la bonne aventure à l’inspection des mains. Leur talent est de chanter, danser et voler". »
Plus loin, l’article nous parle de la peinture où l’image de la « bohémienne » a largement été représentée :
« [...] le motif de la diseuse de bonne aventure, avait connu un engouement remarquable à la période classique dans la peinture. Ce sujet favori des artistes fut en effet abondamment traité par les peintres italiens, Le Caravage, Manfredi, et chez les artistes caravagesques français, tels Nicolas Cochin, Guerchin, Valentin, Nicolas Régnier, Vouet, La Tour, Nicolas Arnoult. […] La figure de la devineresse séduira d’ailleurs autant les artistes du XIXe siècle, parmi lesquels Gustave Doré, à qui l’on doit une série de dessins exécutés en 1862 lors d’un voyage en Espagne. […] En règle générale, la devineresse, jeune ou ridée, seule ou assistée de compagnes, s’adresse à des publics divers, de tous âges et de toutes conditions : dames du monde, gentilshommes et bourgeois de belle prestance, chasseurs et bûcherons, soldats et généraux, paysans et paysannes ; elle prend dans l’une de ses mains la main gauche de son client ou de sa cliente ; mais dans la plupart des cas, elle ne lit pas que dans les lignes de la main ; elle fixe ses yeux sur le visage de la personne qui la consulte. [...] L’intérêt manifesté envers les Tsiganes diseuses de bonne aventure tient à plusieurs facteurs. Cela s’explique par le fait que la chiromancie bohémienne est liée à un ensemble de pratiques divinatoires largement répandues au sein des milieux populaires, comme (en partie et jusqu’à une certaine période) des groupes sociaux dominants, pratiques héritées du paganisme et de la culture profane qui s’inscrivent, depuis l’Antiquité, dans la longue durée de l’histoire des mentalités. Pendant la Renaissance et au XVIIe siècle, magiciens et magiciennes, devins et devineresses, jeteurs de sorts, chercheurs de trésors, connaissent un véritable succès. »
Le sociologue Marc-Antoine Berthod dans son livre Doutes, croyances et divinations : une anthropologie de l'inspiration des devins et de la voyance décrit le travail contemporain de « Celles et ceux qui décident de pratiquer cet art travaillent seuls à leur domicile privé – ils collaborent parfois avec des cabinets de voyance – par téléphone ou lors de consultations de face à face. En fonction de leurs parcours de formation et de leurs engagements dans la divination, ils peuvent être amenés à fréquenter divers réseaux ou leurs expériences respectives sont partagées… […] En d’autres termes, le monde des voyants s’agrège dans un espace socioculturel mobile, ouvert et hétérogène ; il n’est pas institué par des structures officielles, légitimes, étatiques. Ce monde est au contraire, une configuration de liens sociaux ramifiés en fonction des relations interpersonnelles qui s’établissent au gré d’initiatives individuelles et de la demande aléatoire des clients. »
Pour vous faire une plus large idée de l’histoire de la divination, nous vous conseillons la lecture entière du chapitre Situer les arts divinatoires du livre précité : Doutes, croyances et divination de Marc-Antoine Berthod.
Le podcast de l'épisode sur La voyance de l'émission Tribu, diffusé le 21 juin 2018 sur la Radio télévision suisse (RTS), présente les personnes qui pratiquent la voyance contemporaine, leurs motivations et méthodes. C’est le sociologue Marc-Antoine Berthod qui est interviewé.
Si vous souhaitez approfondir le sujet, voici ci-dessous quelques références supplémentaires :
- Le catalogue de l'exposition Les clefs de la Fortune : exposition 6 mai - 15 juin 1987
- Histoire de la voyance et du paranormal : du XVIIIe siècle à nos jours de Nicole Edelman
- De l'intuition à l'expression : une étude anthropologique de l'expérience divinatoire en Suisse romande thèse de Marc Berthod
- Encyclopédie de la divination de Gwen Le Scouézec, Hubert Larcher et René Alleau
- Histoire de la divination : oracles, prophéties, voyances d'Yvonne de Sike
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch