Vous visualisez une version traduite automatiquement de notre site. Certaines traductions peuvent contenir des erreurs et la version française du site fait foi. Nous vous remercions de votre indulgence et vous souhaitons une bonne visite.
La réponse a été mise à jour le 14 juillet 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Les premiers éléments de réponse que nous trouvons sont en lien avec la Suisse. En effet, dans la préface écrite par Katrin Rieder dans À la mode, paru dans la collection des Cahiers du Musée gruérien, l’autrice décrit la situation en Suisse :
« Le paysage des costumes suisses a malheureusement été tellement réglementé et encadré qu’il n’existe plus de vêtements régionaux apparentés aux costumes. Au XIXe siècle, la création des costumes était ouverte aux influences de la mode, mais au XXe siècle les différents éléments ont été de plus en plus standardisés. Dans chacune des vingt-six associations cantonales de costume, des responsables fixent des lignes directrices et veillent à leur application. Des règles définissent la forme et les couleurs des vêtements, mais aussi les bijoux et même la coiffure. [...] Dans les années 1920 et 1930, c’est Ernst Laur, le fondateur de la Fédération nationale des costumes suisse, qui a canonisé ces principes […]. Le mouvement des costumes s’est ainsi ancré dans de solides principes idéologiques et esthétiques. Le costume suisse est de ce fait devenu un uniforme, il est porté dans des circonstances et des fêtes bien précises où il fait figure d’étendard de la tradition. »
Ces informations sont confirmées par l'article « Costumes suisses » du Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) :
« La fabrication et le port du costume sont soumis à des réglementations cantonales diverses, les principes généraux étant qu'un costume ne se loue pas, que l'on porte uniquement celui de son lieu de domicile ou d'origine et qu'on ne le combine pas avec d'autres vêtements (lors de grandes occasions). »
Toujours dans cet article, on apprend qu’il s’agit d’une continuité d’un phénomène commençant au début du XIXe siècle et explique pourquoi :
« Les costumes suisses traditionnels sont des vêtements de fête de la population rurale, spécifiques à chaque région et volontairement soustraits aux variations de la mode (Habillement). Ils apparurent au XVIIIe s., comme expression d'un sentiment d'identité régionale et sociale. Au cours du XIXe s., ils s'effacèrent devant les modes citadines. C'est à la fin du XIXe s. qu'ils devinrent un symbole patriotique. On a vu naître par ailleurs, jusqu'à nos jours, des costumes liés à la profession, à la classe sociale ou à la nationalité. Dans les estampes du XIXe s., on constate une simplification formelle des costumes, qui sont réduits à des emblèmes, chaque canton étant représenté par un couple. Ce phénomène est lié à la fois aux transformations politiques survenues entre 1798 et 1815 et à l'utilisation de ce genre d'images comme souvenir de voyage. Dès la première moitié du XIXe s., vingt-deux couples en costume apparaissent lors de cortèges de carnaval, de fêtes et de commémorations (Traditions populaires). »
L'historien Michael van Orsouw revient également sur l'instauration de la standardisation des costumes suisses il y a cent ans, dans son billet Coupe à la garçonne ou coiffe traditionnelle ? , publié le 16 décembre 2020 sur le blog du Musée national suisse.
Cependant, Katrin Rieder explique, en prenant pour exemple l’Autriche et la Bavière, que l’évolution du costume folklorique ne se fige pas toujours dans le temps et que cela dépend des régions :
« L’évolution a été bien différente en Autriche et en Bavière. Une mode du vêtement alpin s’y est développée dès le XIXe siècle et ces habits deviennent le symbole de l’ancrage dans la culture paysanne et du lien avec la patrie. […] Les robes dirndl, les culottes de cuir et certains détails du costume tels qu’étoffes ou motifs ornementaux forment ensemble un "look autrichien". Celui-ci devient, dans la deuxième moitié du XXe siècle, un segment important de la filière du textile. La mode du costume touche toutes les couches sociales que ce soit avec des articles de confection ou avec des modèles de haute couture. Actuellement, en Autriche comme en Bavière, les savoirs traditionnels du costume coexistent avec une mode très diversifiée qui s’en inspire. »
Comme nous l’avons constaté dans nos recherches et comme le montre ces sources, les raisons de « fixation dans le temps » du costume sont multiples et varient en fonction des zones géographiques et des contextes historiques. De plus, il s’avère que dans certains cas (cités précédemment) l’évolution du costume folklorique se poursuit encore.
Pour approfondir vos recherches, voici d'autres références qui pourront vous procurer des informations :
- Une vie dédiée aux costumes traditionnels d'Alexander Rechsteiner, billet publié le 15 décembre 2017 sur le blog du Musée national suisse
- Les travaux sur le folklore de la France d'Arnold van Gennep, dans l'encyclopédie Universalis
- Les costumes régionaux : entre mémoire et histoire - actes du colloque Costumes régionaux, mutations vestimentaires et modes de constructions identitaires qui s'est tenu à Rennes en 2007.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch