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La réponse a été mise à jour le 3 janvier 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
L'article Une sacrée histoire ! publié le 13 avril 2022 dans le magazine Les Veillées des chaumières explique que les célébrations pascales « donnent lieu à des manifestations populaires qui sont vécues différemment selon l'endroit de la planète. Une ferveur qui peut aussi conduire à des débordements fortement réprouvés par l'Église, comme ceux qui ont cours aux Philippines. Depuis une trentaine d'années, des reconstitutions de la Crucifixion se mettent en place un peu partout dans le pays le Vendredi saint. La plus populaire, qui malheureusement attire aussi le plus de touristes, se tient dans la localité de San Fernando, à 70 km au nord de Manille. Après s'être fait flageller jusqu'au sang, les candidats au supplice se font perforer les mains et les pieds par des clous, puis ils sont attachés à une croix où ils restent suspendus quelques minutes avant d'être redescendus et de recevoir des soins. Les malheureux sont faussement persuadés d'obtenir le pardon de leurs fautes par l'intermédiaire d'atroces souffrances. Beaucoup moins sanglante, la reproduction des épisodes de la Passion est une tradition toujours vivante en Europe, qui trouve sa source dans les mystères du Moyen Âge. Cette forme théâtrale, qui se tenait sur les parvis des cathédrales, s'est développée au cours des XIVe et XVe siècles. Aujourd'hui, l'association Europassion regroupe différentes villes dans une quinzaine de pays européens qui continuent la tradition avec des représentations en plein air, à l'intérieur des églises ou devant, dans des salles de spectacles, etc.»
Comme le mentionne l’article Crucifixion de World History Encyclopedia, « L'Église catholique décourage officiellement les crucifixions volontaires et les autocrucifixions en tant que pratique dévotionnelle. Cependant, elles restent populaires aux Philippines et au Mexique, et sont généralement pratiquées pendant la semaine de Pâques. Les victimes ne meurent pas, mais on considère que c'est un honneur de faire l'expérience de la douleur et de la souffrance du Christ. »
L'article Vendredi saint: des fidèles s'infligent le supplice de la croix, publié le 3 avril 2015 sur le site de la Tribune de Genève souligne notamment que cette « pratique qui était en cours au XVIIe siècle en Europe perdure aux Philippines ».
Selon l’ouvrage La religiosidad popular y Alméria de José Ruiz Fernández et Juan Pedro Vázquez Guzmán, les crucifixions réelles existent. Voici ce qu'on y lit (traduit de l'espagnol) :
Depuis le milieu du 19e siècle, des groupes de flagellants pratiquent une crucifixion dévotionnelle au Nouveau-Mexique (États-Unis) et au Mexique, où le pénitent est maintenu par des cordes. Cette crucifixion dévotionnelle est également pratiquée aux Philippines, où les flagellants sont même cloués. Le Directoire l'interdit : « Les pratiques pénitentielles qui consistent à se faire crucifier avec des clous sont à rejeter ».
Sur le site du Saint-Siège figure le document Directoire sur la piété populaire et la liturgie : Principes et orientations édité en 2001 par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements de la Cité du Vatican. Au point 144, il est précisé ceci :
« À l’occasion de ces représentations sacrées, les fidèles doivent être instruits de la différence essentielle qui existe entre, d’une part, la "représentation" qui est une répétition commémorative d’une action passée, et, d’autre part, "l’action liturgique", qui est une anamnèse, c’est-à-dire la présence mystérieuse de l’événement unique de la Passion, durant laquelle s’est accomplie la Rédemption de l’humanité. De même, il faut rejeter toutes les pratiques pénitentielles consistant à se faire clouer sur une croix. »
Vous l’aurez bien compris, les autocrucifixions sont sujettes à controverse et même si nos recherches n’ont pas abouti sur un document juridique espagnol interdisant les crucifixions réelles, la documentation trouvée montre que les institutions concernées désapprouvent généralement cette pratique.
L'article Eight Filipinos nailed to crosses as Easter crucifixion re-enactments resume publié le 7 avril 2023 sur le site du journal The Guardian relate les crucifixions réelles aux Philippines. Ce rituel dévotionnel n’est pas approuvé par les autorités religieuses. Nous lisons (traduction de l'anglais) en effet que :
Les chefs religieux des Philippines ont désapprouvé les crucifixions et les autoflagellations, affirmant que les Philippins peuvent montrer leur foi profonde et leur dévotion religieuse sans se blesser et en accomplissant plutôt des actes de charité, tels que le don de sang.
Robert Reyes, prêtre catholique éminent et militant des droits de l'homme dans le pays, a déclaré que les rites sanglants reflètent l'incapacité de l'Église à éduquer pleinement de nombreux Philippins sur les principes chrétiens, les laissant seuls pour explorer des moyens personnels de rechercher l'aide divine pour toutes sortes de maladies.
On notera qu’en Espagne un village de Salamanque réalise une crucifixion réelle mais théâtralisée. L’article Una crucifixión real: la Semana más cruda en un pueblo de Salamanca, publié le 5 avril 2023 sur le site du journal El Español relate cet événement.
L’ouvrage d’Antoinette Molinié intitulé La passion selon Séville précise ce qui suit à propos des relations entre l’Église et les confréries célébrant la Pâque :
« Les relations entre les confréries et l’Église ont toujours été tendues. Dans le passé, l’Église a multiplié ses interventions sur les festivités qui accompagnaient les processions, les jugeant même blasphématoires au nom de l’esprit religieux qui doit être celui de la "vraie" semaine sainte, telle qu’elle aurait été célébrée à son origine. »
Pour aller plus loin, vous pouvez également consulter les documents suivants :
- Dictionnaire culturel du christianisme : le sens chrétien des mots de Pascal-Raphaël Ambrogi
- Felix culpa : ritual failure and theological innovation in early Christianity de Peter-Ben Smit
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch