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La réponse a été mise à jour le 12 juillet 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Dans l’ouvrage Les jeunes filles suisses-allemandes : elles sont bien bonnes, nos "Trudis" ! d’Anne Goehner, on trouve un historique de cette pratique en Suisse romande :
« ll semble que, dès 1720 à 1730 déjà, des jeunes filles suisses alémaniques venaient à Neuchâtel dans le but d'apprendre le français, de s'initier aux "bonnes manières" et à la culture française. Ces jeunes filles provenaient de familles plutôt aristocratiques ou bourgeoises et passaient leur séjour dans des collèges ou pensionnats privés. Cette modalité de séjour a été très utilisée jusqu'à la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, le nombre de jeunes filles de "bonnes familles" a petit à petit diminué et les pensionnats se sont transformés en écoles professionnelles et en écoles ménagères. Parallèlement à ce phénomène, des jeunes filles suisses alémaniques de milieux modestes sont venues en Suisse romande, également dans le but d'apprendre le français. Ces jeunes filles venaient travailler dans des familles bourgeoises comme "volontaires" en échange de la nourriture, du logement, du blanchissage et d'argent de poche. Il semble que, pour ces jeunes filles, venir apprendre le français et les bonnes manières était vécu comme une promotion sociale. »
Dans un contexte très similaire l’article « Séjour linguistique » du Dictionnaire de la Suisse (DHS) nous apprend que « Les séjours linguistiques s'inscrivent dans une longue tradition éducative. Au XVe s., on voit apparaître des filières telles que le service des pages à la cour de nobles français, les stages commerciaux, la fréquentation d'universités à l'étranger. Suivirent aux XVIIe et XVIIIe s. les voyages d'études et le service étranger, plus tard les séjours en pensionnat. Le prestige international d'une éducation sociale s'inspirant du modèle français favorisa le tourisme éducatif en Suisse romande et entraîna la création de nombreux instituts privés, fréquentés par des aristocrates, mais aussi, au XIXe s., par des jeunes filles de la bourgeoisie. La possibilité pour les jeunes filles provenant des milieux paysans et des classes populaires d'effectuer des stages comme domestiques ou aides ménagères provoqua une augmentation des séjours linguistiques à partir de 1880. »
Quant au temps libre, voilà ce que nous dit l’ouvrage d’Anne Goehner cité en début de réponse :
« Elles organisent elles-mêmes leurs loisirs et n'ont en général pas été conseillées par leur famille d'accueil. De plus, il faut dire que sur leur temps libre, une demi-journée est déjà consacrée au cours de français. Quant à l'autre journée de liberté, en général le dimanche, elles ont peu de possibilités d'avoir des activités. Elles avaient pourtant des aspirations. »
La suite nous indique quels sont les lieux de sorties privilégiés :
« Les jeunes filles se retrouvent souvent dans les centres de loisirs spécialisés comme le Centre Sénebier, Saint-Boniface et la Stadtmission qui organisent des activités diverses et des sorties, qui permettent aux jeunes filles de se rencontrer. Elles connaissent ces centres soit par les bureaux de placement soit de bouche à oreille. […] nous avons constaté qu'à part ces centres de loisirs, les aides de ménage se retrouvent dans certains établissements publics ou autres "bistrots" tels que Saint-Pauli, Chez Blaser, MacDonald, Galaxie, Parador, etc. »
Plus loin, dans le même ouvrage un chapitre est consacré au « temps libre passé dans la famille d'accueil »
Bien qu'également d’une époque plus récente, vous trouverez dans ce reportage - disponible sur le site des archives de la RTS - de Madame TV, intitulé Les Trudi et diffusé le 9 septembre 1967, des témoignages de jeunes filles au pair situées à Lausanne qui parlent de leur temps libre. (vers minute 2.35).
Les loisirs consistent en des sorties avec des connaissances tel que cinéma, rencontres dans les bars, etc.
Le texte accompagnant la vidéo précise en parlant des « au pair » de « cette tradition très ancrée ».
Nous vous mentionnons aussi une question très similaire à la quelle notre service a répondu en mai 2023 : « En 1900 à Zurich, dans quel contexte se déroulait l'anniversaire d'une jeune fille issue d'un milieu bourgeois ? Y avait-il un gâteau d'anniversaire ? ». Nous y citions notamment l'ouvrage La Suisse au tournant du siècle : souvenirs du bon vieux temps qui devrait vous être utile pour vos recherches. On y trouve notamment un chapitre intitulé Les loisirs : panorama du plaisir consacré aux activités récréatives au début du 20ᵉ siècle en Suisse.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch