Dysthymie : la tristesse chronique

La dysthymie est un trouble dépressif qui consiste en un sentiment de désespoir maintenu dans le temps. La personne présente des symptômes dépressifs moins graves et chroniques.

22 JUIL. 2019 · Dernière modification: 29 OCT. 2019 · Lecture : min.
Dysthymie : la tristesse chronique

Qu’est-ce que la dysthymie et quels sont ses symptômes ?

La personne souffrant de dysthymie est dans un état de mauvaise humeur chronique tout au long de sa vie. Les symptômes de la personne touchée  par celle-ci sont les suivants :

  • État d’humeur déprimé pendant la majeure partie de la journée pendant au moins deux ans.
  • Présence de deux ou plusieurs des symptômes suivants :
    • Faible appétit ou suralimentation ;
    • Insomnie ou hypersomnie ;
    • Faible énergie ou fatigue ;
    • Faible estime de soi ;
    • Manque de concentration ou difficulté à prendre des décisions ;
    • Sentiments de désespoir.
  • Pendant la période de deux ans de l’altération, la personne concernée n’a jamais été sans la présence de ces symptômes pendant plus de deux mois consécutifs.

Dans la nouvelle version du Manuel Diagnostic et Statistique des troubles mentaux (DSM-5), la dysthymie est appelée Trouble dépressif persistant et est englobée dans les troubles dépressifs.

**Classification des troubles dépressifs (DSM-5):

  • Troubles de dérégulation destructive de l’humeur 
  • Troubles de la dépression majeure
    • Épisode unique
    • Épisode récurrente
  • Trouble dépressif persistant (DISTIMIA)
  • Trouble dysphorique prémenstruel
  • Trouble dépressif induit par des substances/médicaments
  • Trouble dépressif dû à une maladie
  • Autres troubles dépressifs spécifiés
  • Un autre trouble dépressif non spécifié.

Quelle est la différence entre la dysthymie et la dépression majeure ?

La dépression majeure comme la dysthymie sont des troubles de l’humeur, et les symptômes peuvent sembler identiques lorsque les deux sont présents, mais il y a des différences entre eux que nous devons prendre en compte lorsque nous traitons chacun de ces troubles.

En ce qui concerne la durée, la dysthymie est un processus chronique, toujours présent tout au long de la vie de la personne et si les symptômes sont absents, cette situation ne dure pas plus de deux mois d’affilée. Cependant, la dépression est faite d'épisodes et son apparition a un début brusque.

Dans le cas de la dysthymie, la vie de la personne n’est pas aussi gravement affectée que dans le cas de la personne souffrant de dépression majeure, car la tristesse n’est pas aussi intense, c'est plus un état de désespoir qui prédomine et se maintient dans le temps. Chez la personne souffrant de dépression majeure, les sentiments de culpabilité, d’inutilité et d’estime de soi gravement affectés font que tous les aspects de la vie de la personne sont très perturbés.

Une différence fondamentale entre ces deux troubles est la présence d’idées suicidaires. Dans la dysthymie, bien que des pensées à propos de la mort apparaissent, les idées sur le suicide ne sont pas présentes.

Comment améliorer les symptômes ?

Pour améliorer les symptômes de la dysthymie, vous pouvez recourir à un traitement pharmacologique et à la psychothérapie. Cette dernière est généralement axée sur une approche cognitive et comportementale.

Au niveau psychologique, la thérapie se concentre sur différents aspects, d’abord et avant tout sur la compréhension de la personne dysthymique pour comprendre en quoi consiste son problème et les options de traitement existantes. Il est important d’apprendre à la personne à gérer l’anxiété, et il peut être utile d’utiliser des techniques de relaxation et de concentration.

Sur le plan cognitif, l’accent est mis sur l’identification des pensées dysfonctionnelles, qui entraînent une détérioration de l’estime de soi et peuvent occasioner des niveaux élevés de frustration et rendre chronique le problème.

D’un autre côté, vous pouvez agir sur le plan comportemental, en encourageant la réalisation d’activités et la prise de décisions importantes qui, à cause de ce problème, ont pu être différées dans le temps. Pour ce faire, il est particulièrement important de reprendre les activités de loisirs préférés de la personne, ce qui contribue aussi à améliorer l’estime de soi.

De même, l’interaction sociale des personnes atteintes de dysthymie est encouragée, car le trouble tend souvent à les isoler.

Enfin, une fois que tout cela s'améliore, le patient apprend à prendre les mesures qui s’imposent lorsque des pensées dysfonctionnelles apparaissent, des pensées qu’il a déjà appris à identifier, afin d’éviter une rechute éventuelle.

Photos : Shutterstock

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Commentaires 9
  • Pitibou

    15 ans de lutte. Psychologue, psychiatrique, yoga, méditation ... rien n’y fait. Je me sens nulle et inutile. Tout ce que je fais finit mal. Je n’en peux plus. Je n’ai même pas le courage de mettre fin à mes jours, à cause de mes enfants. Je voudrais juste m’annuler et n’avoir jamais existé ...

  • niko21

    bonjour , Je me reconnais dans tous ces symptômes (Dysthymie). Je n'arrive pas à me sentir heureux. Je souhaite faire un travail sur moi pour ne plus ressentir tout ça. Comment pouvez vous m'aider?

  • ciole

    Merci beaucoup pour ces informations qui m'ont permis de mieux comprendre la différence entre la dépression majeure et la dysthymie, malgré que celles-ci soient intimement liées. Depuis plusieurs années je suis suivi psychologiquement et actuellement je vois un psychiatre car nous ne savons pas encore si je souffre de dysthymie ou de dépression chronique. Ce résumé sur ces 2 pathologies est très clair !

  • Stl

    Quel traitement peut être utilisé ?

  • Lea

    Bonjour, Je ne sais pas exactement quel est mon problème. Je n'ai pas envie de quoi que ce soit. Je le dis que ce serait quand bien de sortir mais je n'ai aucune envie, aucune idée de ce que je veux faire. Pas envie de travailler, voir personne. Je suis restée chez moi tout le week. Je pleure. Je n'arrive pas à prendre de décision concrète. Je le sens nulle, ma vie est nulle, certains/certaines ont tout, tout leur réussi. Je suis déteste ce que je suis, le reflet dans le miroir m'inssupporte. Je ne l'ai jamais aimé et ces derniers temps c'est pire. Je déteste la mère pour m'avoir mise au monde ....surtout dans cet état. Je me sens inutile, je suis laide, je déteste mon boulot, je ne réussi rien, j'ai mal choisis les hommes qui sont entrés dans ma vie m, je le laisse me choisir en fait. Ils veule t de moi alors je les laisse entrer dans la vie et après je le rends compte que je n'aurai pas dû car la personne ne le convient pas, et je n'arrive pas à leur dire au-revoir ... Je n'ai pas envie d' aller travailler demain, envie de voir personne et donc devoir prendre les transports je redoute. Et en même temps je n'ai pas envie de ne pas aller travailler car je n'aime pas m'absenter. Dans ma contradiction je le dis que du repos me ferai peut être du bien ...toutefois j'ai peur de ce que l'on va penser de moi si je n'y vais pas

  • Toutsequibrille

    Bonjour, je suis suivie pour dépression chronique et cet article est très intéressant je ne connaissait pas cette pathologie. Je suis depuis des années très triste, depuis 2007 première attaque de panique tout s est dégradé. Je suis devenue agoraphobe . Peur de tout, je survie pour mes enfants adultes et petits enfants. Je n attends plus rien de la vie elle me pèse. Très grande souffrance et chaque matin de se lever, d aller travailler le quotidien quoi, tout est une épreuve, dans l effort permanent. J ai 54 ans et voilà. Prenez soin de vous et vivez surtout vous si vous avez cette chance

  • LP

    Bonjour Vous indiquez que ce trouble affecte tout au long de la vie. J’imagine que l’origine n’en est pourtant pas biologique et qu’il existe des facteurs declenchants ou un environnement qui prédispose l’apparition de ce trouble ? Merci !

  • Muriel

    Très bon article qui permet de comprendre mon problème. Merci!

  • caroline236

    Article intéressant sur un trouble peu connu du grand public.

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