Comment apprendre à dire "non" sans se sentir coupable ?

Vous avez peut-être remarqué la difficulté de dire NON à la sollicitation parfois insistante d’un(e) ami(e), d’un(e) collègue, de son ou sa conjoint(e) ou même à son patron.

25 JANV. 2019 · Lecture : min.
Comment apprendre à dire "non" sans se sentir coupable ?

Vous avez peut-être remarqué la difficulté de dire NON à la sollicitation parfois insistante d’un(e) ami(e), d’un(e) collègue, de son ou sa conjoint(e) ou même à son patron. Nous allons essayer de comprendre ce qui nous bloque.

L’éducation

Et oui cela commence très tôt, nos parents nous apprennent à être obéissant, un gentil petit garçon ou une gentille petite fille dont ils sont fiers. Comme tous les enfants ont besoin de l’amour de leurs parents, ces derniers sont parfois manipulateurs dans le conditionnement éducatif, et certains font comprendre que le fait d’être obéissant est un gage d’amour.

Néanmoins, il est normal d’apprendre le respect à ses enfants pour qu’ils deviennent des adultes respectueux et responsables, mais il faut faire attention en tant que parents à ne pas jouer sur la carte du conditionnement manipulateur (chantage), par exemple : « la mère qui dit à sa fille de 8 ans, si tu ne mets pas cette robe, tu n’iras pas à l’anniversaire de ta copine » ou encore « le père qui oblige son fils de 10 ans à apprendre un instrument de musique comme lui, alors que l’enfant déteste ça, et préfèrerait faire du judo ».

Très vite, l’enfant comprend que s’il dit « non », il risque des représailles ou se sentir moins aimé voire rejeté. L’enfant se construit donc avec des paramètres erronés de l’affirmation de soi.

À l’école

Et cela se poursuit à l’école, le fait d’être obéissant, de ne jamais dire non, favorise l’attention de nos professeurs,  et nous sommes souvent appréciés pour notre gentillesse par nos copains ou copines qui peuvent parfois en profiter... Mais à l’adolescence, cela se complique,  les personnalités s’affirment, et commence alors le manque d’affirmation de certains qui peut dégénérer dans des jeux de pouvoir par les autres et le harcèlement sur les plus faibles, sur ceux qui n’ont jamais appris à dire NON.

Relations socio-professionnelles

La peur de dire NON est souvent très angoissante dans certaines situations, notamment professionnelles, où l’individu pense qu’il n’a pas le droit. La pression est parfois tellement anxiogène que l’individu abdique, ce qui créé des perturbations physiologiques et psychologiques dans la durée…

Attention, savoir dire NON ne veut pas dire tout refuser de façon systématique et d’une manière inappropriée.

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Avantages - Inconvénients

Avantages

Ne pas savoir dire NON nous évite parfois les conflits qui peuvent être un sérieux avantage pour certains, que ce soit dans leur couple, dans leurs relations professionnelles ou même amicales.

Chez certaines personnes, ne pas savoir dire non, est considéré comme un dévouement, ou un devoir/obligation. Certaines de ces personnes s’attribuent souvent le sentiment d’être une personne gentille, généreuse, disponible.

Inconvénients

La plupart des personnes restent influencées inconsciemment par leur éducation, dire NON, c’est penser être inconvenable ou peur de décevoir, ne pas être apprécié ou aimé par l’autre, s’attendre à être puni, et peut-être même avoir peur d’être rejeté…

Ce comportement induit plus d’inconvénients que d’avantages. Car au fur et à mesure, l’individu va se sentir débordé émotionnellement, frustration, colère, culpabilité, faible estime de soi de ne pas pouvoir refuser quoi que ce soit. Ce qui peut générer dans le temps plusieurs symptômes physiques, le corps va commencer à réagir à notre frustration, et à toutes autres émotions négatives refoulées.

Ne pas savoir dire NON, c’est donc ne pas se respecter dans nos besoins, nos sentiments.

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Apprendre à s’affirmer

Dire NON ne doit pas se faire dans l’agressivité ou l’irrespect envers l’autre.

Par exemple, un(e) ami(e) vous propose une sortie, et vous, vous avez envie de vous reposer chez vous. Répondez-lui, en la ou le remerciant de cette proposition, mais que vous n’avez pas envie de sortir, que vous êtes fatigué(e).

Autre exemple : votre patron décide de clôturer un dossier important et vous demande de rester plus tard ce soir, alors que vous avez promis une sortie au cirque à vos enfants. Dites à votre patron que ce soir c’est impossible, mais que vous pouvez arriver un peu plutôt demain matin.

Et surtout arrêtez de culpabiliser si vous décidez de répondre « non » à une demande.

La prochaine fois que vous avez envie de dire NON, quel que soit votre interlocuteur, remarquez ce que cela provoque en vous, identifiez les émotions et peut être votre conditionnement antérieur. Osez dire NON, c’est justement respecter vos besoins. Chacun est responsable de son bonheur, de son équilibre, donc posez-vous les bonnes questions sur ce qui vous bloque et ce qui se joue ou rejoue inconsciemment.

Si vous sentez que vous êtes dans ce type de fonctionnement « ne pas savoir dire non » qui peut générer une anxiété constante ou toutes autres problématiques, n’hésitez pas à consulter un(e) thérapeute vous permettant de travailler sur votre estime de soi, et apprendre à vous affirmer davantage en respectant vos besoins, et en respectant également votre interlocuteur.

Nathalie FOLLMANN – Hypnothérapeute clinique

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Nathalie Follmann

Certifiée par l'Institut Sakti d'Hypnose Clinique à Paris. Mon approche "intégrative" permet de travailler sur tous les troubles émotionnels, psychosomatiques avec de nombreuses approches et techniques. L'hypnothérapie que je pratique s'inscrit autant dans une thérapie brève qu'une thérapie de fond. Elle s'adapte autant aux adultes qu'aux enfants à partir de 4 ans.

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Commentaires 3
  • Karen

    Merci Nathalie, très bel article, très clair. Oui le plus gros travail est déjà d’en prendre conscience et de reconnaître nos propres besoins car lorsqu’on a grandi dans un conflit de loyauté où le parent vous considère comme un objet pratique ou un boulet, vous vous adaptez à l’autre sans jamais reconnaître vos propres besoins… Vous ne cessez de vivre à travers les propres besoins de l’autre et effectivement, vous semblez être « aimée » selon votre OUI! Par conséquent tout le travail sera de reconnaître nos besoins (ce qui nous fait du bien ou pas) nos manques (estime de soi, confiance et aussi ce qu’on aime ou pas), nos peurs (d’être seule souvent) nos dépendances notamment affective et d’apprendre à les satisfaire ou à les combler par nous mêmes pour que les autres ne deviennent pas indispensable à notre bien être… Qu’ils ne soient pas l’origine de notre estime ou de notre confiance en nous… Bien à vous

  • Mirabelle

    Je viens de le relire et en effet, ça me touche, je suis en plein dedans. Bonne idée que de travailler sur l'affirmation de soi et de consulter à nouveau pour remettre les choses à leur place. Merci de ce rappel.

  • Mirabelle

    Très juste, excellent article.

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